Les rumeurs… ça courent vite n’est-ce pas ? Il suffisait parfois simplement d’un simple et insignifiant mot pour qu’il puisse rapidement être propagé. Et c’était incroyable la vitesse à laquelle se mot pouvait aller d’une oreille à l’autre, et c’est ainsi qu’une rumeur naissait, déformée ou pas. Toujours était-il que l’une était parvenue à mes oreilles. Il se murmurait à Nagarythe qu’un Elfe possédait une bibliothèque dont les savoirs pouvaient faire pâlir les plus ambitieux d’entre nous. Si la magie était quelque chose que je ne pratiquais pas tout les jours, il restait que cet art ferait toujours partit de moi et pouvait toujours m’être des plus utile. Après tout, c’était grâce à cela que j’étais ressortie des flammes de l’Enfer alors que j’avais été directement envoyer au bucher. Mais la magie était un savoir qui s’entretenait avec le temps et qui devait sans cesse être perfectionné. Mais pour se faire, il fallait trouver bon nombre connaissance dans des livres, ce qui n’était pas toujours facile d’accès pour une fugitive comme moi. Si au temps où ma vie n’était pas synonyme de fuites et de cachoteries, là où je pouvais avoir accès à la bibliothèque de mon père dans laquelle j’avais passé bon nombre d’année, il n’était aujourd’hui plus autant facile d’avoir accès à ce genre de document. C’était pourquoi, lorsque la rumeur était arrivée jusqu’à moi, j’avais eu en tête l’idée d’aller fourrer mon nez dans cette fameuse bibliothèque. Etant donné que mon existence était cachée, et secrète, je ne pouvais pas me permettre d’aller quémander haut et fort, en plein jour, ce que je voulais. D’où le fait que je préférais aller voler en toute discrétion.

J’avais l’impression qu’au fil du temps ma magie s’affaiblissait. Je n’avais que très peu de temps pour cultiver mes nombreux savoirs, d’avantage occupée à manier l’épée et l’arc. On m’a toujours apprit que la force physique ne faisait pas tout, il y avait l’intelligence aussi. Primant bien d’avantage sur toutes les sortes d’armes qu’il pouvait nous être donné d’avoir. Parce que par la ruse, il était bien d’avantage aisé que d’avoir le dessus sur nos ennemis. Je ne sous estimais d’ailleurs jamais la décence d’esprit d’un autre Elfe, d’avantage impressionnée par cela que par la force dont il pouvait faire preuve.

Il faisait nuit ce soir là, et comme à chaque fois que je sortais. J’évitais diablement de me balader dans les rue de Tor Anroc en plein jour. Parce qu’il était bien trop aisé de reconnaitre un visage à la lumière du soleil. C’est ainsi que le mien sortait, uniquement à la lueur de la lune, pourtant caché par l’immense cape noire dont je m’étais affublée sous ma robe. J’avais mis ma capuche alors que j’avançais dans les ruelles sombres de la cité. Les ténèbres ne me faisaient pas peur, bien au contraire c’était presque quelque chose dont j’étais habituée, me sentant finalement bien plus à l’aise dans l’obscurité. La nuit était claire il faisait doux, et j’avançais cachant fièrement l’épée que j’avais dissimulée sous ma longue robe. Lorsque je sortais, j’essayais de me vêtir comme une simple Lady, de manière à n’éveiller aucun soupçon à mon égard. Ce qui ne m’empêchait pas de toujours garder sur moi un moyen de défense efficace, simple précaution au cas où quelqu’un aurait la mauvaise idée de s’en prendre à moi.

Alors que j’avais marché pendant plus d’un quart d’heure, non sans effort puisque la maisonnée de ce mystérieux Elfe se trouvait sur les hauteurs de la cité, je finissais par arriver devant la grande bâtisse aux allures menaçantes. Mais c’était bien loin de rebuter ma témérité qui me fit directement grimper à travers les vieilles lierres du manoir. J’avais suffisamment de fois grimpé au sommet des arbres d’Avelorn pour ne pas avoir peur de grimper sur ce mur beaucoup moins haut de ce dont j’étais habituée. Finissant par arriver sur un balcon, a travers un sortilège que je maitrisait parfaitement je brulais l’ouverture d’une fenêtre de manière à entrer en toute discrétion. C’est sans faire un bruit que je me déplaçai dans les couloirs de l’habitat inconnu finissant par arriver jusqu’à la fameuse bibliothèque. Elle était tellement immense que je m’hasarda à emprunter le vieil escabeau qui se trouvait sur mon passage alors que je monta dessus pour aller attraper de vieux grimoires en hauts des étagères. Tout ce qui était plus difficile d’accès était généralement des plus intéressantes, ce qui m’avait fait montée aussi haut. J’en profitai pour cacher dans ma besace quelques grimoires pris au hasard alors qu’un bruit dans la pièce se fit entendre. Je sursautai alors que je tentais d’attraper un livre noir, refermant sans doute beaucoup d’information intéressante sur les profondeurs de la magie obscure. Manquant de perdre l’équilibre je me raccrochai aux étagères alors que l’Elfe qui avait pénétré dans la pièce m’adressa la parole.

« Cette bibliothèque est-elle la votre ? » Demandais-je toujours suspendue, ne l’écoutant pas alors qu’il m’avait demandé de descendre. Ne sachant pas à qui j’avais à faire et s’il était le maitre de maison je préférais rester sur mes gardes, comme toujours. « Si je vous dis ce que je recherche, que me feriez-vous ? » Demandais-je toujours méfiante, sachant qu’une intruse de mon genre ne serait très certainement pas la bienvenue chez cet Elfe que je ne connaissais pas. Avant cependant d’ajouter quoi que ce soit de plus, alors que j’avais attrapé le livre que je désirais, je perdis malencontreusement pied – ou peut être avait-il tenu à me faire tomber ?, finissant par basculer en arrière entrainant avec moi quelques livres dans ma chute. Laissant échappé un petit cris, le choc ne fut cependant pas si brutal à l’atterrissage, et alors que l’inconnu se penchait devant moi pour voir comment j’allais – ou mon esprit méfiant me dit que c’était peut être pour faire pire – ne perdant pas mes réflexe je sortit mon épée dans le cas où il aurait l’idée de me faire du mal. Question de prudence, on ne l’était jamais assez après tout.