l'histoire d'un Elfe

« Cette curiosité va pousser cette elfe au bout de ses limites, voire même à franchir le seuil qui ne lui permettra pas de revenir. Une chose est sûr : Sa curiosité sera sans doute la raison de sa fin. »

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✎ CHAPITRE I ; « Je ne veux pas être ce qu'on veut que je sois. Papa, je t'en prie, comprends-moi. »

Lalwendë avait eu la veille cent cinq ans, elle était arrivée à l'âge dans la vie d'une efle de choisir ce qu'elle allait être dans le futur, de prendre son destin en main. Seulement en tant que princesse de Caledor, son futur était déjà tout tracé. Sans aucune surprise. Sans autre choix que d'être une dragonnière. Ce n'était absolument pas ce qu'elle voulait. Elle désirait de l'aventure, elle souhaitait voir autre chose que Caledor et les dragons. Elle voulait être autre chose que celle qu'on lui avait ordonné d'être à sa naissance. Depuis son plus jeune âge, la demoiselle avait toujours eu une certaine curiosité envers la magie. La magie des éléments ou la magie psychique, peu importe, elle aimait tout dans cet univers. De plus, elle verrait autre chose que la cité des dragons, elle apercevrait alors une tour s’élever dans les cieux, frôlant les nuages. Oui elle percevrait autre chose. Elle verrait enfin Saphery, et sa soif presque maladive de curiosité et d'aventure serait alors étanchée, pour un temps du moins. Seulement voilà, rien n'était simple pour une princesse de Caledor. Son destin était de chevaucher un dragon dans les cieux et non d'étudier la magie dans une tour. Mais, la jeune fille aux longs cheveux dorés était têtue, et elle savait ce qu'elle voulait. Elle allait alors tenter le tout pour le tout, au risque de fragiliser la famille Nàrmoth. Elle voulait faire comprendre à son père que c'était sa vie, son choix, et qu'il ne pouvait rien faire contre ça. Mais, cela n'allait pas être facile malgré que son paternel écoutait la parole de son épouse ou de sa fille, il n'en restait pas moins quelqu'un qui respectait les coutumes et qui avait de puissantes valeurs. Comme par exemple le fait que tout héritier ou héritière se devait d'être dragonnier ou dragonnière. Elle allait donc devoir lui faire face, ne pas se décourager, et lui faire entendre raison. Cela n'allait pas être de la tarte, pensa alors la demoiselle, complètement désemparée face à la situation. Elle attendait depuis plus d'une heure le retour de son père dans la salle de vie, tout en regardant avec impatience la fenêtre pour voir ou entendre arriver un dragon solaire, celui de son père. Puis, finalement, la jeune Nàrmoth entendit un bruit qui brisa le silence qui entourait l'habitation. Lalwendë se concentra donc davantage sur ce son, et comprit vite que c'était le bruit d'un dragon qui volait, qui brisait le souffle du vent avec ses ailes. Cela ne pouvait qu'être son père. L'elfe se leva donc précipitamment de sa chaise, mit rapidement sur la table ce qu'elle avait préparé une heure plus tôt, elle avait en effet confectionné quelques plats qui pourraient non seulement soulager l'appétit de son père mais, aussi le détendre avant de lui annoncer ce qu'elle désirait lui avouer. Quand elle finit de préparer tout ça, la porte s'ouvrit pour laisser place à un homme grand, les yeux cernés à cause de la fatigue provoquée par une bataille. Peut-être n'était-ce pas le bon moment ? Mais, quand sinon ? Oui, il était temps. Lalwendë s'empressa de rejoindre son géniteur pour lui prendre son équipement, qui était assez lourd, pour le poser ensuite dans un coin de la pièce. « ▬ Merci ma fille. » Dit-il reconnaissant, puis il partit se laver rapidement le visage grâce à une bassine remplie d'eau, et se dirigea ensuite vers la table. Quand il fût enfin installé, il regarda avec émerveillement et envie tous les petits plats qui lui étaient très certainement destinés, pensa-t-il. « ▬ Tout cela est bien pour ton vieux père, n'est-ce pas ? » Dit-il avec un air enjoué malgré ce qu'il avait pu vivre aujourd'hui. La jeune fille s'empressa à son tour de rejoindre son père pour s'installer en face de lui. « ▬ Evidemment, j'ai fait tout cela pour toi. » Dit-elle avec un large sourire qui donna l'impression d'éblouir la pièce. « ▬ Merci mon petit rayon de soleil. » Dit-il doucement, touché par cette attention. Puis, il commença à se servir dans les différents plats, ne savourant guère les aliments à cause de la faim qui lui tiraillait l'estomac. « ▬ Tu sais papa, j'ai à présent cent cinq ans. » Commença-t-elle à dire difficilement. Quant à son père, il ne leva pas sa tête de son assiette mais, écoutait tout de même attentivement ce qui était en train de dire sa fille. « ▬ J'ai donc atteint l'âge où je dois commencer mon éducation pour être une elfe accomplie et euh... » Continua-t-elle toujours avec de l'appréhension qu'on pouvait entendre dans sa voix. « ▬ Et tu es inquiète à propos de ta rencontre avec ton allié, avec ton dragon, n'est-ce pas ? » Dit-il alors en relevant enfin la tête. Lalwendë n'arriva pas à prononcer le moindre mot, comme elle l'avait prévue, son père avait déjà une idée bien arrêtée du futur de sa fille. Un futur en compagnie d'un dragon. « ▬ Tu n'as pas à t'inquiéter. » Dit-il avec un sourire. « ▬ Papa, ce que j'essaie de te dire... » Tenta-t-elle d'exprimer en n'osant à peine regarder son paternel dans les yeux. « ▬ Je t'assure, tu n'as pas à t’inquiéter. Tu es une Nàrmoth, en portant ce nom, rien ne pourra t'arriver face à ton dragon. » Dit-il avec enthousiasme et fierté. « ▬ Papa, c'est que... » Tenta-t-elle de nouveau d'expliquer. « ▬ Regarde ton frère, il a réussi, donc... » « ▬ Papa ! Je ne veux pas être une dragonnière ! » S'écria-t-elle alors avec un visage torturé. « ▬ Comment ça... ? Je... Je ne comprends pas ce que tu veux dire. » Dit un père complètement déboussolé, non désireux de comprendre ce que venait de s'écrier son enfant. « ▬ Ecoute, papa... Je... » Dit-elle avec difficulté. « ▬ Je ne veux pas être une dragonnière. Je... Je veux être un mage, pouvoir contrôler la magie... » Expliqua-t-elle en regardant la table pour ne pas affronter le regard certainement courroucé de son géniteur. « ▬ Mais, tu es une princesse de Caledor ! C'est ton destin de monter sur un dragon ! Tu es une Nàrmoth qui plus est ! » Dit-il avec empressement et tristesse. La jeune elfe releva la tête, les larmes légèrement aux yeux. « ▬ Je ne veux pas être ce qu'on veut que je sois. Papa, je t'en prie, comprends-moi. » Dit-elle en laissant quelques larmes s'échapper. Son père se leva d'un coup, et commença, sans dire un mot, à quitter la pièce. « ▬ Papa ! Je t'en prie ! Je suis tout de même encore ta fille ! » Dit-elle larmoyante. Son père s'arrêta quelques secondes, faisant dos à sa progéniture, et poursuivit son chemin pour quitter la demeure, laissant une jeune elfe complètement perdue. Elle allait donc devoir faire face à ce chemin qui s'imposait à elle, le chemin d'une Nàrmoth, le chemin d'une princesse de Caledor : Le chemin d'une dragonnière.

Lalwendë était allongée sur son lit, reprenant enfin son souffle à cause des nombreuses larmes qui s'étaient échappées de son corps. Elle devait se faire une raison, et se comporter en adulte. Ce n'était pas si mal après tout. Caledor, c'est tout ce qu'elle avait connu, elle ne serait pas chamboulée par les changements. Oui, justement, c'était ça le problème. La jeune femme avait toujours eu besoin de satisfaire un appétit dévastateur : Celui de la curiosité, et répondre à ses attentes d'aventure. Quelle curiosité et quelles aventures pourrait-elle trouver au sein de la cité des dragons qu'elle ne connaissait pas déjà ? Puis la porte de sa chambre s'ouvrit pour laisser place à une grande et belle jeune femme. « ▬ Maman ? » Dit-elle alors. Puis en voyant le visage un peu triste mais, toujours aussi doux de sa mère, Lalwendë comprit. « ▬ Je suppose que tu es au courant... » Dit-elle alors en se réinstallant comme elle était, faisant donc dos à sa mère. « ▬ Oui... » Dit-elle tristement, tout en s'installant auprès de sa fille et en posant délicatement sa main sur son épaule. Ce geste provoqua une sorte d'énergie, de colère en Lalwendë, et elle se releva d'un coup tout en restant sur son lit, et plongea son regard dans celui de sa mère qui lui ressemblait beaucoup. « ▬ Papa est un égoïste ! Pourquoi devrais-je être ce qu'il veut ?! C'est ma vie, bon sang ! » Dit-elle avec colère et à la fois tristesse. « ▬ Ton père n'est pas comme ça... » Dit-elle alors avec douceur en affichant un léger sourire. « ▬ Si, c'est un égoïste ! » Continua-t-elle toujours avec la même fureur. « ▬ Alors pourquoi est-il allé très tôt ce matin à Saphery pour t'inscrire ? » Dit-elle avec délicatesse. Toute la colère qu'on pouvait lire sur le visage de la jeune Nàrmoth s'effaça pour laisser place à l'incompréhension. Puis, elle se leva avec précipitation de son lit, manquant presque de se casser la figure, et partit en courant vers le salon où se trouvait assurément son père. Il était là, assis dans un bon fauteuil elfique, tout en fumant sa pipe. Lalwendë se précipita vers son père pour se jeter dans ses bras, et le serrer très fort contre elle. « ▬ Merci papa ! Merci énormément ! » Dit-elle avec émotion. Puis quand elle se décolla un peu de son paternel elle vit d'abord son sourire chaleureux mais, quand elle releva les yeux pour plonger son regard dans le sien, elle put lire dans son regard un sentiment bien particulier : La déception.


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✎ CHAPITRE II ; « Tu seras à jamais mon frère, et ni la distance ne pourra changer ça. »

« ▬ Tu ne te sens pas bien ? Tu n'es pas mon fils ! Si tu rejettes ton statut, ton sang, ton héritage, tu n'as plus ta place ici. Dehors ! » Pendant que son père se disputait avec son frère, Lalwendë ne savait pas quoi faire. Sa mère et elle n'étaient que des spectatrices, et ce rôle déplaisait fortement à la jeune elfe. La jeune femme ne supportait pas ce que disait son père à son frère. N'avait-il pas le droit, lui aussi, d'être ce qu'il voulait être ? N'était-ce pas son droit ? « ▬ Papa, s'il te plait... » Commença-t-elle à dire quand elle sentit la main de sa mère prendre son bras avec force pour arrêter ce qu'elle était en train de faire. La jeune Nàrmoth se retourna donc vers cette mère silencieuse face à cette dispute, et ne put s'empêcher de penser que sa mère était en réalité très soumise face au joug de son père, qu'elle n'était que la petite ombre derrière cette lumière écrasante. Il était hors de question de laisser son grand-frère se faire traiter de la sorte même si cela voulait dire se disputer avec un autre membre de sa propre famille. Mais, sa mère serra davantage son bras pour lui signifier qu'elle ne devait vraiment pas faire cela. Puis le temps de se retourner vers Aranwë, que celui-ci était déjà parti. Alors la demoiselle aux longs cheveux doré tenta de se dégager de la poigne de sa mère, pour ensuite se diriger précipitamment vers la sortie pour tenter de retrouver son frère. Au passage, elle lança un regard noir à son paternel, et fût enfin dehors. Après avoir couru quelques courtes minutes, Lalwendë vit son frère. Elle courut alors encore plus vite pour le rejoindre. « ▬ Aranwë ! » S'écria-t-elle. Le jeune homme se retourna donc et s'arrêta pour attendre sa jeune soeur. Quand elle fût arrivée jusqu'à lui, elle tenta de reprendre son souffle pour ensuite regarder son frère avec un visage triste. « ▬ Je suis tellement désolée pour le comportement de papa, je ne sais pas comment le faire changer d'avis... Je... » Tentait-elle d'exprimer puis quelques larmes coulèrent, doucement, malicieusement. « ▬ Je suis tellement désolée ! C'est de ma faute... Si... Si j'étais devenue dragonnière aussi, tu aurais pu peut-être devenir quelqu'un d'autre, et non un dragonnier... Aran, je suis tellement désolée. » Dit-elle en suffocant à cause des larmes. « ▬ Tu seras à jamais mon frère, et ni la distance ne pourra changer ça. » Dit-elle en se jetant dans ses bras pour le serrer très fort contre elle. « ▬ Je t'aime tellement fort mon grand-frère, je t'en prie, viens me voir à Saphery, s'il te plait. » Et suite à des adieux déchirants, Lalwendë regarda son frère partir à dos de son dragon, le coeur serré.

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✎ CHAPITRE III ; « Mais... Mais... Pourquoi ?! Je pensais que nous étions amis. »

Tout cela remontait à un an à présent, toute cette frénésie interdite et absurde, cette curiosité dépassant les limites du raisonnable et du possible en tant que Haut-Elfe, tout cela à cause d'une licorne, une créature mythique qui ne se trouvait pas sur les terres des Hauts-Elfes et qui était à un endroit où elle ne devait pas être, une créature qui l'emmena au-delà de la sécurité, aux portes des endroits interdits et maudits. La licorne emmena la jeune femme à Yvresse, se perdant dans ce monde perdu. A croire que c'était le destin que cette licorne l’emmène aussi loin, près du territoire des Drow, c'est ainsi qu'elle put faire la connaissance de Zomarok, un puissant Drow. Même si au début leur rapport était plutôt tendu étant donné leurs clans respectifs, une étrange amitié commença à éclore. Une amitié basée sur la curiosité. Lalwendë a toujours rêvé d'apprendre à connaître un Drow ou encore un Elfe de la nuit, une curiosité mal-vu et malsaine pour une elfe telle qu'elle. Mais, elle s'en fichait, elle se fichait de ce qui pourrait lui arriver. Stupide insouciance ou attirance mauvaise pour les choses du mal ? Pour le moment Lalwendë n'en savait rien, seul le temps lui dirait. Pour l'instant, la jeune femme attendait avec impatience que le soleil se couche pour partir le plus vite possible rejoindre son Drow avec qui elle commençait à se rapprocher de plus en plus. Était-ce mal ? Après tout ce n'était juste que de la simple curiosité et une envie d'aventure. Qu'est-ce qui peut bien avoir de mal là-dedans ? Le soleil se coucha au plus grand bonheur de la jeune femme, elle prit donc quelques documents à propos des dragons pour les montrer à son ami, ainsi que sa cape rouge, et c'était bon. Au bout de plusieurs heures, elle se trouva enfin au lieu de rendez-vous habituel. Mais, cette fois-ci, Zomarok n'était pas là. Elle attendit donc patiemment, et une heure s'écoula quand elle vit enfin le beau brun apparaître. Sans trop savoir pourquoi, à chaque fois que le Drow apparaissait le coeur de la jeune elfe battait toujours un peu plus vite mais, elle n'y prêtait pas plus attention que ça, pensant que cela venait sans nul doute de l’adrénaline provoquée à chaque fois par l'idée d'en savoir un peu plus sur un peuple si redouté sur toutes les terres d'Ulthuan. En le voyant, elle afficha donc un grand sourire tout en enlevant sa capuche, elle prit son sac où se trouvait les documents à propos des êtres ailés de Caledor et se rapprocha avec enthousiasme de son ami. « ▬ Je t'ai apporté cette fois-ci des documents à propos des dragons de Caledor ! » Dit-elle avec joie tout en sortant les différents rouleaux. Quand soudain, son ami qui était resté étrangement froid devant elle, prit le sac et le balança très loin. La jeune Nàrmoth, perturbée par ce geste, releva alors la tête et commença à froncer les sourcils. « ▬ Mais, qu'est-ce qui... » Tenta-elle de demander quand il se jeta sur elle, la plaquant violemment sur le sol ce qui provoqua quelques craquements aux os de la mage. Tout s'était passé terriblement vite, Lalwendë ne comprenait absolument pas ce qui se passait, et ne savait guère comment réagir. Que se passait-t-il dont dans la tête de son ami ? Enfin si le mot "ami" était encore un terme adéquat dans cette situation. La demoiselle avait de plus en plus de mal à respirer, elle regarda son ami, avec un visage suppliant, tentant de lui redonner raison, sinon elle n'aurait pas d'autre choix que de se défendre en utilisant la magie. Heureusement, celui-ci se décolla d'elle, avec son épée. Épée qu'il lança dans la terre ensuite. Quant à Lalwendë, elle se releva avec difficulté, tentant de reprendre correctement son souffle. Elle s'éloigna un peu de Zomarok pour ensuite le regarder avec interrogation. Que se passait-il, bon sang ?! « ▬ Ne reviens plus jamais ici. » Dit-il froidement. La mage se rapprocha alors prudemment du Drow, tout en gardant une distance raisonnable, histoire d'être prudente. « ▬ Mais... Mais... Pourquoi ?! Je pensais que nous étions amis. » Dit-elle avec tristesse et incompréhension. Le Drow se mit à émettre un rire mauvais. « ▬ Amis ?! Comment pourrions-nous être amis ? Nous sommes ennemis, dois-je te le rappeler ?! » Rétorqua-t-il avec froideur tout en ayant un regard noir. Puis il commença à partir, la jeune femme ne pouvait pas se contenter de cette explication, il devait bien y avoir une raison. Elle se précipita donc vers le Drow, tout en lui saisissant le bras. Zomarok s'empressa ensuite de se dégager et saisi le col de la robe de la Haut-Elfe, la soulevant un peu du sol. « ▬ Que tout soit bien clair, si tu reviens je te tue de mes propres mains ! » Dit-il avec haine, pourtant ses yeux semblaient vouloir dire autre chose... Mais, Lalwendë était tellement surprise, terrorisée, blessée, qu'elle n'y prêta pas davantage attention. Il la lâcha, et cette fois-ci partit sans se retourner. Ce n'était que perdre un Drow. Juste perdre un ami. L'amitié ça vient, ça part. Alors oui, oui alors, pourquoi avait-elle aussi mal en regardant Zomarok partir ?


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✎ CHAPITRE IV ; « Je te le jure que je ne dirai rien, et cette révélation ne change pas ce que tu es, tu as toujours cette si grande place dans mon coeur. »

Quand Lalwendë arriva enfin sur le territoire des Hauts-Efles, ayant enfin quitté le monde sombre d'Yvresse, la jeune femme ne s'était toujours pas remise de ses émotions. Sa gorge avait encore la cicatrice de la lame du Drow, et son coeur saignait toujours de cette douloureuse et étrange séparation. Le soleil commençait à déjà se lever quand la demoiselle arriva enfin près de sa demeure, elle s'arrêta en voyant son meilleur ami depuis presque toujours : Elladan Calafalas, un dragonnier comme son père et autrefois son grand-frère. A chaque fois qu'elle allait voir Zomarok, Elladan était tous les jours là à l'attendre, malgré qu'elle lui avait dit que ce n'était pas nécessaire, il ne voulait rien entendre. Les yeux encore humides, elle affronta le regard interrogateur de son ami. « ▬ Que se passe-t-il ?! » Dit-il se précipitant presque vers son amie pour être le plus proche possible d'elle, il lui prit les mains tout en ayant le visage très soucieux. « ▬ C'est juste que... » Commença-t-elle à dire en baissant la tête pour retenir ses larmes. « ▬ Je ne pourrais plus jamais revoir Zomarok, je crois. » Dit-elle en relevant la tête cette fois-ci, tout en retenant du mieux qu'elle pouvait ses larmes. Puis, elle se précipita dans les bras de son meilleur ami. La jeune Nàrmoth n'avait pas beaucoup d'amis à cause de son caractère qui se voyait être froid et distant avec les autres. Elladan était surement son seul et véritable ami, ce qui expliquait évidemment pourquoi il était au courant de cette étrange amitié avec ce Drow. « ▬ Que s'est t-il passé ? » Murmura-t-il tout en caressant les longs cheveux blonds de la jeune femme. « ▬ Il m'a juste fait comprendre qu'il ne voulait plus me revoir. » Dit-elle simplement sans rentrer dans les détails, de peur que son ami rentre dans une colère noire en apprenant que Zomarok avait eu en faite l'envie de la tuer. Sans trop savoir pourquoi, même si le jeune homme était plutôt d'un tempérament doux, il arrivait parfois qu'il entre dans d'étranges colères, qu'elle seule arrivait à calmer. Puis il s'éloigna un peu d'elle, et vit rapidement une partie de la cicatrice qu'elle avait à la gorge. Il déplaça alors avec dextérité sa chevelure en arrière et put voir en totalité cette grande ligne encore rouge. Il toucha doucement la marque. « ▬ C'est lui qui t'as fait ça ? » Dit-il en fixant droit dans les yeux la jeune femme. « ▬ Non non... » Dit-elle en reculant de quelques pas en arrière tout en détournant le regard. « ▬ Tu as toujours été une piètre menteuse, Lael. » Puis en voyant que la jeune femme n'arrivait pas à nier, il se mit à serrer les poings. « ▬ Je vais le tuer ! » Dit-il avec rage. Il était entré dans une colère noire. Il commença à s'avancer dans la direction qui le mènerait au territoire Drow, quand Lalwendë s'interposa en se collant à lui pour l'arrêter. « ▬ Arrête ! Calme-moi ! » Dit-elle inquiète. Elle n'aimait pas quand son ami devenait ainsi, car souvent cela entraînait des dégâts. « ▬ Tu le protèges alors que ce sale drow a osé te toucher ?! » Dit-il presque avec fureur. Il était encore plus en colère que d'habitude ce qui commença à effrayer la mage. Pourtant, elle n'arrivait pas à supporter la façon dont Elladan parlait de Zomarok. « ▬ Ne parle pas de lui ainsi ! » Dit-elle contrariée. Puis il se figea. « ▬ Tu l'aimes ? » Dit-il sèchement. « ▬ Quoi ? Mais... Mais qu'est-ce que tu racontes ?! » Dit-elle étrangement perturbée par cette question. « ▬ Ma question est simple pourtant. Tu l'aimes ?! » Dit-il avec toujours cette même colère qui grandissait de plus en plus en comprenant que son amie avait peut-être des sentiments dont surement elle-même ignorait l'existence pour le Drow. « ▬ Cette conversation devient n'importe quoi. » Dit-elle en levant les yeux au ciel pour fuir cette question qui la tourmentait depuis qu'elle avait quitté le territoire Drow. Elle commença alors à se diriger vers sa maison, quand elle dût s'arrêter lorsque Elladan lui attrapa violemment le bras. « ▬ Tu es amoureuse d'un drow alors ! En faite il faut être sombre pour t'intéresser, heins ? Ta curiosité te pousse à t'intéresser aux choses du mal alors ? » Dit-il avec le visage d'un fou furieux. « ▬ Quand tu es dans cet état là il est inutile de te parler, donc je vais rentrer. » Dit-elle en commençant à avoir peur, puis elle se dégagea de la poigne de son ami, quand il revint encore à la charge. « ▬ Moi aussi je suis sombre, tu sais ? » Dit-il en lui tenant fermement les deux bras tout en se rapprochant doucement de son visage. « ▬ Lâche-moi... » Dit-elle tremblotante. « ▬ Je suis mi-haut elfe et mi-elfe de la nuit, tu sais... » Murmura-t-il au creux de son oreille avec une voix se rapprochant presque de la sensualité. Oui sa voix aurait pu être sensuelle, si la jeune Nàrmoth n'était pas aussi terrifiée. Mais, comme d'habitude, la curiosité prit le dessus sur elle, et tout ce qui comptait était ce que venait de lui révéler son ami. « ▬ Quoi ? » Dit-elle intriguée, tout en se reculant un peu. Elle n'avait plus peur, elle était juste à présent terriblement curieuse. Le dragonnier se calma alors immédiatement, son visage commença à montrer qu'il était désorienté. « ▬ Euh... Oublies ce que je viens de dire, c'est à cause de, tu sais, de mes poussées de colère, oublies. » Dit-il en osant à peine regarder la femme qui était en face de lui. Mais, elle n'allait pas le lâcher comme ça, pas après ce qu'il venait de lui dire. « ▬ Toi aussi tu ne sais pas mentir. Ne suis-je pas ta meilleure amie ?! Tu sais que tu peux me faire confiance. » Dit-elle en lui prenant ensuite la main. Il était cruel de jouer avec les sentiments des autres mais, la curiosité avait toujours été la plus grande faiblesse de Lalwendë. C'est alors qu'Elladan lui expliqua tout. Que sa mère était bien une Haut-Elfe comme il était censé être lui aussi mais, que son père était en réalité un elfe de la nuit, il ne voulut pas s'attarder sur l’évènement qui engendra sa conception, la jeune Nàrmoth comprit juste que les deux êtres qui étaient ses parents n'avaient pas fait ça par amour, elle déduisit donc assez rapidement que la mère d'Elladan avait été une victime, victime d'un elfe de la nuit. « ▬ Promet-moi que tu ne le diras à personne et que cela ne changera rien entre nous ! » Demanda-t-il avec inquiétude. La jeune femme afficha alors un petit sourire, et alla dans les bras du dragonnier. « ▬ Je te le jure que je ne dirai rien, et cette révélation ne change pas ce que tu es, tu as toujours cette si grande place dans mon coeur, Ladan. » Voire plus peut-être ? Un demi-elfe de la nuit, voilà qui pourrait être intéressant à découvrir davantage.

« Et c'est ainsi que la petite elfe curieuse commença à sombrer dans les ténèbres. »